Plus d'égalité, moins de faim

Justice et Paix soutient la campagne oecuménique 2012

Bien qu’elles soient les principales productrices et transformatrices d’aliments dans de nombreux pays du Sud, 70 pour cent des victimes de la faim et de la pauvreté dans le monde sont des femmes. L’inégalité d’accès des hommes et des femmes aux ressources économiques, politiques et sociales en est le principal motif. De ce fait, Pain pour le prochain et Action de Carême mettent l’égalité des droits au centre de leur campagne oecuménique de cette année.

Les femmes subissent souvent des injustices pour la simple raison qu’elles sont des femmes : quand elles doivent nourrir leur famille sans avoir leur mot à dire sur le choix des cultures. Quand elles n’obtiennent pas de crédits pour leur commerce auprès des banques. Quand les filles n’ont pas le droit d’aller à l’école et que les femmes n’ont pas voix au chapitre dans leurs communautés.

Ces injustices ne sont pas justifiables sur le plan biologique. La notion de genre est basée sur les différences entre hommes et femmes construites sur le plan social et culturel. Si l’on veut créer un monde plus juste pour tous, il faut les surmonter.

Un énorme potentiel inexploité
Un rapport publié l’an dernier par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) révèle que les femmes représentent 43 pour cent de la main d’œuvre agricole dans les pays du sud. Si les femmes avaient le même accès aux moyens de production que les hommes, elles pourraient augmenter les récoltes de leurs champs de 20 à 30 pour cent. Cela permettrait d’accroître jusqu’à 4 pour cent la production agricole dans ces pays et de réduire de 12 à 17 pour cent le nombre de personnes victimes de la faim dans le monde entier.

Le travail de soins est sous-évalué
Les femmes jouent un rôle central non seulement dans l’agriculture, mais également en prenant soin de leur famille et de leur communauté et en préservant l’environnement. Cette double charge pèse généralement très lourdement sur ces femmes. C’est précisément dans le pays dans lesquels il n’existe pratiquement pas de système social digne de ce nom que ce travail de prise en charge est un pilier important de la société. Pourtant, ces tâches sont peu reconnues au sud comme au nord, et encore  moins équitablement rémunérées.    

Ensemble en quête de nouvelles solutions
Des femmes des quatre coins du monde ont élaboré des stratégies leur permettant de relever leurs défis quotidiens. Ces solutions ne doivent pas passer inaperçues dans un contexte de faim, de pauvreté et de crise climatique. Aussi Pain pour le prochain et Action de Carême souhaitent-elles donner une voix aux femmes grâce à cette campagne.

Lors du Sommet mondial Rio+20 en juin prochain, le débat sur l’économie verte posera les jalons pour un avenir durable. Seule l’intégration sur un pied d’égalité des expériences et des compétences des femmes et des hommes dans les négociations permettra de trouver des solutions aux défis importants qui se profilent pour ce siècle.

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