L’eau, droit humain et bien public

Une Déclaration commune des Églises protestantes réunies dans le Conseil œcuménique d’Églises chrétiennes du Brésil et la Fédération des Églises protestantes de Suisse ainsi que les Conférences des évêques suisse et brésiliens soutient la Décennie internationale d’action «L’eau, source de vie» proclamée par l’ONU (2005-2015), et rend hommage à l’eau, condition fondamentale de toute vie et bien public.

 Les Églises protestantes réunies dans le Conseil œcuménique d’Églises chrétiennes du Brésil et la Fédération des Églises protestantes de Suisse ainsi que les Conférences des évêques suisse et brésiliens reconnaissent dans une Déclaration œcuménique que l’accès à l’eau est droit humain et condition fondamentale de toute vie. L’accès à l’eau est contenu dans le droit à une alimentation suffisante que mentionnent la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 (art. 25) et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU de 1966 (art. 11). L’eau, par sa signification sociale, culturelle, médicale, religieuse et mystique, est bien plus qu’un simple bien économique, elle a une signification spirituelle.

Mais l’eau se fait rare pour beaucoup d’êtres humains. Croissance démographique, gestion inadéquate de l’eau, mode de vie caractérisé par le gaspillage, destruction de la forêt, du sol et des réserves d’eau rendent indispensable la diligence envers l’eau. Dans leur Déclaration, les Églises rappellent aux deux États leur devoir d’assurer à toute leur population l’accès à l’eau potable et de fixer dans la loi les priorités de sa consommation. Il s’agit en premier lieu d’apaiser la soif des êtres humains et des animaux, et d’assurer les moyens de la production alimentaire. La Déclaration a pour but d’inciter les gouvernements du Brésil et de la Suisse à garantir par des législations adéquates le droit humain à l’eau ainsi que la qualité de bien public de celle-ci, et à agir en faveur de l’élaboration d’une Convention internationale sur l’eau qui devrait être adoptée par l’ONU.

Les signataires de la Déclaration s’engagent à convaincre leurs Églises, paroisses, œuvres d’entraide, groupements œcuméniques et organisations proches de soutenir cette déclaration. Et d’entente avec les mouvements sociaux et ONG de Suisse et du Brésil intéressés, à motiver les forces politiques et la population des deux pays à faire du droit à l’eau une réalité et à lutter contre la tendance à sa privatisation.

Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS, Commission nationale Justice & Paix, Conseil œcuménique d’Églises chrétiennes du Brésil CONIC, Conférence nationale des évêques du Brésil CNBB