Die Situation in Ost-Kongo spitzt sich wieder zu - Hilferuf des Erzbischofs von Kisangani

Trotz der Friedensbekundungen von Dar Es-Salaam verdichten sich die Hinweise auf eine erneute verstärkte Präsenz ausländischer Truppen im Osten der Demokratischen Republik Kongo.

Lesen Sie nachfolgend das Pressecommuniqué des Erzbischofs von Kisangani und Präsidenten der kongolesischen Bishofskonferenz:

COMMUNIQUE DE PRESSE

LA NATION EST EN DANGER.
PEUPLE CONGOLAIS, MOBILISE-TOI !

  1. Depuis quelque temps, des informations de plus en plus persistantes et dignes de foi signalent une fois de plus la présence des troupes étrangères sur le territoire de la République Démocratique du Congo. La reprise des combats provoque des mouvements de la population déjà si meurtrie et crée une nouvelle crise humanitaire majeure.
  2. Cette situation est d’autant plus scandaleuse et préoccupante qu’elle survient quelques semaines après la signature solennelle par les chefs d’Etat de la sous-région des Grands Lacs, de l’accord de Dar es-Salaam et après la rencontre de la francophonie à Ouagadougou. Cette reprise des hostilités viole également tous les accords antérieurs. La paix dans la sous-région est à nouveau gravement menacée.
  3. Outre le fait que cette nouvelle guerre sème la division au sein du peuple, en créant un concept ambigu de « communauté rwandophone », elle compromet dangereusement le processus de la transition qui doit amener le peuple congolais aux élections. Nous constatons avec indignation que chaque fois que le Congo avance vers la paix, des forces visibles et invisibles cherchent à stopper sa marche vers un Etat fort et prospère. Personne ne doit arrêter le processus de pacification et de rétablissement d’un Etat de droit dans notre pays.
  4. C’est pourquoi, nous condamnons toute violence d’où qu’elle vienne et réaffirmons avec force que l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables. Nous disons non à la balkanisation de notre pays.
  5. Forts de cette conviction, nous recommandons :

Au pays voisin

  • de retirer ses troupes du territoire congolais et de comprendre que la relation de bon voisinage, la paix et le développement sont préférables à la guerre inutile ;
  • de cesser de se moquer du Congo et de la communauté internationale.

A la communauté internationale (ONU, UA)

  • de prendre ses responsabilités en sanctionnant, de manière exemplaire (embargo sur les armes, gel des biens, isolement politique et diplomatique), ceux qui sèment la terreur et violent délibérément les accords internationaux garantissant la coexistence pacifique entre les peuples et de mériter ainsi la confiance du peuple congolais.

Au gouvernement congolais

  • de former rapidement un nouveau gouvernement capable de gérer avec compétence et efficacité la crise qui menace l’intégrité territoriale de la RDC et qui risque de compromettre la transition. Vu l’enjeu, que la classe politique propose de toute urgence au Chef de l’Etat les noms des personnes devant faire partie d’un tel gouvernement.
  • de souder la cohésion interne en ce moment où la nation est en danger et l’avenir du pays compromis ;
  • de vider, avec l’aide de la communauté internationale, tous les prétextes qui occasionnent l’agression répétée de notre pays ;
  • de s’atteler aux objectifs prioritaires de la transition : la formation d’une vraie armée républicaine, la pacification du pays et l’organisation des élections dans le délai constitutionnel.

Au peuple congolais

  • de rester vigilant et solidaire, de bannir tout esprit de haine ;
  • de se prendre en charge pour l’avènement de la paix et de la démocratie dans la sous-région ;
  • d’identifier tous ceux qui cherchent à arrêter la transition et de les sanctionner au moment opportun ;
  • de ne jamais céder au découragement : le Congo se relèvera !

6. Que Dieu bénisse notre pays ainsi que la sous-région des Grands Lacs !

Fait à Kinshasa, le 18 décembre 2004

Mgr Laurent Monsengwo
Erzbischof von Kisangani und Präsident der kongolesischen Bishofskonferenz